Nous avons nos havres, nos longues traversées, nos soleils radieux, nos belles endormies, nos grands calmes après la pluie, nos feux de jardin, nos nuits infinies,
Nous avons nos cavernes, nos confins, nos rocailles, nos falaises, notre granit, notre mer intérieure, notre jardin caché, nos draps ondulés, notre passé composé,
Nous avons nos azurs, nos pierres précieuses, nos galets à ligne blanche, nos minuscules coquillages, nos pieds engourdis, nos yeux d’or à marée basse,
Nous avons nos enfants, nos rois et reines, princes et princesses, nos châteaux d’or et nos matins de feu,
Et maintenant nous sommes là.
Dans la brume du petit matin, dans la rumeur de la mer, dans l’horizon vibrant des côtes escarpées, dans la sauvagerie du monde.
Nous sommes bien.
Nous sommes à l'orée d'une bascule.
Nous le savons.
Nous avons devant nous un vaste territoire à arpenter. à creuser, à inventer,
Libres de nos mythologies antérieures, dans l'ardeur de notre expansion.
Tu ris.
Tu ris souvent !
Et ta main recouvre mon visage calme.
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